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La mare à sorcières

Pierre a huit ans. C’est le fils de la ferme. Il connaît les bestioles par cœur – et pas seulement les animaux élevés par ses parents. Il est capable de donner les noms latins de tout ce qui l’entoure. Nina, elle, vient d’arriver chez une vieille dame qu’elle ne connaît pas encore. Elle vient de la ville. Elle aime bien être ici – elle se sent libre.
Dans l’encaissement des pentes forestières, elle découvre une mare aux reflets troubles. Des branches mortes plongent dans les profondeurs. Têtards, salamandres, grenouilles, crapauds y sont chez eux…
Et puis il y a ce projet de construction qui menace la forêt. Alors les deux enfants passent à l’action.

création par Les Tréteaux de France
mise en scène Olivier Letellier
(c) Christophe Raynaud de Lage
création par la compagnie Grizzli
mise en scène Christophe Sauvion
création par la compagnie Waaldé
mise en scène Elodie Ortu Grumelart
création par la compagnie Lalalachamade
mise en scène Sylvain Delcourt

extrait

Nina. – Salut, Pierre.
Pierre. – Il peut pas y avoir de panneau à côté de la mare, je la connais…
Nina. – … par cœur, oui. J’ai compris. N’empêche que t’as pas dû y aller depuis un moment. Tu m’accompagnes, aujourd’hui, ou bien tu me laisses encore y retourner toute seule ?
Pierre. – Qu’est-ce que tu lui trouves de si spécial, à cette mare ?
Nina. – Tout.
Pierre. – C’est une mare.
Nina. – Ce que tu m’as raconté. Les sorcières. J’adore. J’en ai parlé à la vieille chez qui j’habite. Elle m’a dit la même chose que toi : qu’il fallait pas que je m’approche. Que j’étais pas prête, pas encore. Je sais pas ce que vous avez tous, par ici… T’aurais dû voir ses yeux ! « C’est dangereux, ma petite ! » « Pour ceux qui connaissent pas, c’est beaucoup trop dangereux ! » « Il faut savoir faire, avec ce genre d’endroits ! » Il y avait de la fumée qui lui sortait par les oreilles !
Pierre. – Les gens d’ici racontent n’importe quoi.
Nina. – C’est pas ce que tu disais hier.
Pierre. – Il y a jamais eu de sorcières, c’était un mensonge. C’était pour te faire peur. La mare, c’est une mare tout ce qu’il y a de plus normal. Un trou d’eau au milieu des arbres. Un trou d’eau, forcément toutes les bestioles, elles viennent autour. Elles viennent boire, elles laissent des traces. Je crois pas à ces histoires de sorcières et de magie, moi. Je crois pas tout ce que les gens racontent. Je crois à ce que je peux vérifier de mes propres yeux. Je suis un scientifique !

Autour de la pièce

La Mare à sorcières a été écrite en immersion dans deux classes d’école primaire sur invitation du théâtre de La Renaissance (69). L’aventure de l’écriture devait se prolonger par un temps de pratique théâtrale au cours duquel les élèves, accompagnés par la comédienne Élodie Grumelart, auraient dû jouer les textes qu’ils avaient écrits en ma compagnie. Le covid est passé par là et a évidemment empêché tout cela d’avoir lieu.
Pour ne pas terminer l’aventure de manière trop abrupte, le théâtre de La Renaissance nous a proposé de mettre en œuvre une fiction sonore de la pièce, mise en sons par Anthony Dascola.

Dans la presse

Nina vient de la ville. Elle a beaucoup voyagé : elle a nagé avec des tortues, traversé le désert à dos de dromadaire, etc. Pierre est né et habite dans la campagne. Comme un scientifique, il aime par-dessus tout observer les animaux de son pré. Les deux enfants ont un point commun : la curiosité. Dans la forêt voisine, il y a une mare à sorcières. Nina entraîne Pierre dans cet endroit qu’il connaît par cœur pour lui montrer ce qu’il n’a pas encore remarqué : un chantier qui annonce la construction d’un futur village de vacances. Furieux, ils manifestent leur désapprobation. Des dessins militants, quelques chansons magiques, une tempête surnaturelle célèbrent la naissance d’une précieuse amitié enfantine. Une fiction sonore a été réalisée et produite par le Théâtre de La Renaissance d’Oullins. Elle a été mise en ondes par Anthony Dascolat et interprétée par Élodie Grumelart et l’auteur.

Fanny Carel
La Revue des livres pour enfants
septembre 2022

Ce n’est pas tout à fait un conte et c’est presque un manifeste. Deux enfants, deux univers artistiques qui dialoguent puis se mélangent – dessin et théâtre d’objet –, et une cause commune : une belle fable sur deux héros malgré eux, embarqués dans la défense d’un coin de nature.

Mathieu Dochtermann
La Terrasse
juin 2024

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