Un désir violent d’émancipation vécu par une jeune fille de 15 ans, qui fuit l’emprise de sa mère. Réelle ou fantasmée, sa sensation d’étouffement est telle qu’elle rompt les amarres maternelles et s’en va chercher de l’air ailleurs. Et se retrouve en apprentissage chez une « patronne » qui l’initie à la couture et, mieux encore, à la… broderie. Grâce à laquelle – un point à l’endroit, un point à l’envers – elle finit par trouver sa liberté d’expression. Ce récit d’une résilience, commandé par le metteur en scène Laurent Fréchuret à l’auteur Simon Grangeat, a tourné dans les écoles. Et le pari est tenu d’une forme concise qui donne à voir les fragilités d’une adolescente, sous l’œil – ô combien affectueux – de sa meilleure amie vivant une vie lycéenne « normale ». Les deux actrices accomplissent ce sprint théâtral en utilisant une fine palette d’émotions. On ne les quitte pas des yeux.
Emmanuelle Bouchez