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Divines désespérances

Sa femme et Dieu reviennent sur Terre pour essayer d’enrayer le chaos généré par les Hommes, créatures incontrôlables de Sa Femme.
Les deux figures, complètement méconnues des individus qu’ils rencontrent, font le tour du monde à la recherche des coupables du dérèglement général.
Une comédie loufoque, une farce blasphématoire qui traque et dénonce les mécanismes fous de notre société et leurs dramatiques conséquences écologiques.


Divines désespérances est une commande de Thibault Rossigneux, compagne Les sens des mots, dans le cadre du projet Binôme.

Le début de la pièce

Ouverture

Petit matin, dans les nues. Sa Femme et Dieu prennent leur petit déjeuner. Sa Femme lit le journal. Elle soupire, grommelle, commente. Dieu fait apparaitre des tartines et les tend à Sa Femme, qui les mange distraitement.

Dieu : Ça ne va pas ?
Sa Femme : Ça va.
Dieu : Tu es bougonne, tu as des soucis.
Sa Femme : Pas moi.
Dieu : Tes humains ?
Sa Femme : Ça ne t’intéressera pas.
Dieu : Tu as encore des ennuis avec ces dégénérés ? Qu’est-ce qu’ils ont trouvé cette fois-ci ?
Sa Femme : Je fais une Terre exceptionnelle, je mets l’eau et l’oxygène, je plante les forêts, soulève les montagnes, remplis les océans. Je sème des fleurs, je fais s’envoler les papillons, éclore des roses pour les amoureux… J’invente le feu, les poètes, le tiramisu, la musique baroque, les concours de pétanque, tout. Et qu’est-ce qu’ils font ? Qu’est-ce qu’ils me font ? Tu peux me le dire ?
Dieu : Tu te tracasses trop.
Sa Femme : Ils saccagent tout, ils massacrent tout ! S’ils continuent comme ça, je ne pourrais plus rien faire pour eux !
Dieu : Tu exagères toujours…
Sa Femme : Dans quarante ans, ils auront siphonné tout le pétrole de la planète. Il m’a fallu des millions d’années pour former les stocks ! Dans trente ans, c’est fini l’uranium. Dans quinze, c’est l’or. Dans dix ans, le terbium.
Dieu : Le terbium, ils viennent seulement de le découvrir.
Sa Femme : Ils auront dévoré l’intégralité des réserves en moins de cinquante ans.
Dieu : Nom de Dieu !
Sa Femme : Ils pillent, ils gaspillent, ils bousillent l’équilibre de ma création, ils massacrent toutes les espèces qui vivent autour d’eux, c’est une hécatombe ! Je ne sais même plus qui est encore sur Terre et qui a déjà disparu ! On vient de perdre le petit Bilbi et Ninoxe rieuse et Vanesse de l’obetie. Je n’arriverai jamais à me rappeler de tout le monde !
Dieu : Nom de Dieu !
Sa Femme : Et le pire, c’est qu’ils se reproduisent à une vitesse phénoménale ! J’en avais installé deux dans mon jardin, ils sont déjà plus de sept milliards !
Dieu : Nom de dieu de nom de dieu !
Sa Femme : Arrête de jurer, merde ! Aide-moi plutôt, trouve une idée !

Temps. Dieu se gratte la tête.

Dieu : Pourquoi ils font ça ?
Sa Femme : Pas la moindre idée !
Dieu : On va les voir ?
Sa Femme : Tu accepterais de faire ça ?
Dieu : Pourquoi pas ?
Sa Femme : Tu ne t’es jamais intéressé à ma Terre…
Dieu : Tu es toute chiffonnée.
Sa Femme : Sur la Terre, tous les deux !

Sa Femme sort une Terre miniature. Elle la fait tourner sur elle-même et l’arrête, le doigt pointé dessus.

Que ma volonté soit faite !
Dieu : Ainsi soit-il !

Sa Femme et Dieu disparaissent.


Pour découvrir le texte intégral, vous pouvez en faire la demande ici.

En images

mise en lecture par la Compagnie Les Sens des mots

Bande annonce

bande annonce du binôme