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L’Infâme : comment fuir l’amour vampirique d’une mère ?

Avec l’Infâme, nous voici dans une histoire qui a été écrite par Simon Grangeat en lien avec des groupes de collégiens et de lycéens. L’héroïne en est une jeune fille, Tana, dont nous allons pénétrer l’intimité dans la chambre où elle s’est réfugiée pour fuir l’amour vampirique de sa mère. En cinquante minutes, elle va se libérer de cette emprise qui était en train de la rendre folle grâce à la découverte d’un métier suffisamment exigeant pour occuper ses mains et sa tête, et au soutien discret de sa maîtresse d’apprentissage. Grâce aussi à Apolline, adolescente solaire et pleine de vie.

(c) Cyrille Cauvet
(c) Cyrille Cauvet

Le personnage de Tana est puissant, Laurent Frechuret ne cache rien des crises qu’elle traverse et qui pourraient justifier une prise en charge psychiatrique. Elle parviendra pourtant à trouver l’apaisement et l’indépendance par l’accomplissement dans un métier d’art. L’atout de cette histoire de vie est qu’elle n’est pas univoque. Celui du spectacle est ce huis clos qu’illuminent deux jeunes comédiennes, Louise Bénichou, dans le rôle de Tana, et Alizée Durkheim-Marsaudon, dans celui d’Apolline. Toutes deux font preuve d’une présence étonnante et apportent à leur personnage une grande finesse et beaucoup de subtilité.

Un mot encore sur ce spectacle qui porte un regard délicat et subtil sur la question de l’emprise en choisissant pour l’incarner, non un énième mari violent, mais une mère trop possessive, une araignée à la Louise Bourgeois.

Trina Mounier

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